NTFB : bilan des élections régionales
4.29% : Nous te ferons Bretagne « perce mais ne parvient pas à peser pour le second tour » dixit le télégramme. Bon résumé ! Petit bilan personnel des résultats de Nous te ferons Bretagne aux régionales.
Par rapports aux scrutins précédents…
Par rapport aux européennes d’il y a moins d’un an, le nombre de voix qui se sont portées sur nous sur les 5 départements augmente de quasi 80%, ce qui est une belle augmentation. Par rapport aux élections régionales précédentes, nous obtenons du premier coup 4.29% alors que les listes à dominante autonomistes plafonnaient jusque là à 3% tout mouillés. A la louche, nous dépassons les 10% dans environ 200 communes. Autrement dit, c’est un progrès certain, d’autant plus que nous étions en concurrence avec le parti autonomiste historique, l’UDB, présent au sein d’Europe Ecologie. Dans ces conditions, 4.3% pour une liste à ossature nationaliste, c’est positif.
Une étape supplémentaire.
Maintenant, je suis un peu déçu de ne pas avoir atteint les 5%. La campagne s’étant très bien déroulée, sur la fin, certains, et j’en fait partie, y ont vraiment cru. Ce score modérément positif nous ramène à la réalité : celle d’un parti jeune, encore insuffisamment structuré, qui compte peu d’élus et une base militante qui ne peut pas encore rivaliser avec celle des mastodontes. Ceci dit, j’ai rejoint le PB courant 2006, participé aux campagnes des législatives de 2007, des européennes de 2009 et des régionales de 2010, on voit la progression ! En militants, en moyens…. Et en voix.
Le but maintenant va être de renforcer cette dynamique et notamment d’intégrer de nouvelles personnalités locales. On a bien vu que la ou le Parti breton avait des candidats implantés, il a fait de beaux scores (un exemple parmi d’autres : 9.5% à Erquy, ville qui donne plutôt habituellement 2% aux listes nationalistes ou autonomistes). Les prochaines municipales constitueront donc une étape importante.
Par rapport aux autres listes :
En Bretagne administrative, seul le PS est grand vainqueur, avec EE qui fait un score plutôt bon dans l’absolu mais en retrait par rapport aux espérances. Ensuite, dans le lot nous sommes encore parmi les moins mal lotis, entre une gauche dure divisée entre ces trois chapelles et marginale, un Modem qui peine à dépasser les 5% et une préfète en dessous des résultats de J. de Rohan en 2004, sans réserves de votes pour le second tour. Je ne parle même pas du FN qui stagne toujours en Bretagne. Sur les régionales ; notre démarche est la seule à se trouver en progression avec EE par rapport à 2004 (mais pas 2009).
Par contre, ce score montre clairement nos limites et pose des questions de fond : comment obtenir le vote urbain ? A l’exception notable de Quimper (5% à quelques voix près) voir Saint-Nazaire (plus de 3%), on ne fait que des scores oscillant entre le médiocre (Brest) et le franchement minable (Vannes) dans les villes. Comment aussi obtenir le vote de Haute-Bretagne ? La solution passera probablement par un travail sur des thématiques différentes, un travail approfondi pour faire évoluer notre image, notamment vis-à-vis des jeunes, mais aussi par l’adhésion de personnalités connues au niveau local, qui ont montré que les mauvais scores en zones jusque là peu favorables peuvent très vite évoluer (Plouisy, Erquy, région de Blain…).
Alors que le Modem au niveau français s’est effondré et pourrait entrer dans une véritable crise avant même 2012, alors qu’il n’y aura pas de démocrates, Modem ou PB, au sein du prochain Conseil régional, il est probablement temps de discuter des possibilités de convergence et d’union autour d’un projet démocrate d’émancipation pour la Bretagne. Cela implique que le PB poursuive et renforce son affichage politique démocrate tout en poursuivant son affirmation nationale bretonne.
Dans tous les cas, j’espère qu’il sera possible de poursuivre la démarche d’ouverture initiée aux régionales et qui a prouvé sa capacité à commencer à rassembler au-delà du petit monde de l’Emsav, à faire bouger les lignes pour l’émergence d’une démocratie bretonne.
Avec ces 4.3% aux régionales, le PB termine un cycle entamé en 2006 et la véritable mise en marche du parti. Il a émergé, et un long travail reste à faire pour poursuivre la dynamique.
Prochaine étape : 2014 ! Année où auront lieu à la fois les municipales, les futures « territoriales » et les européennes ; avec comme étapes intermédiaires les cantonales de 2011 qui peuvent nous amener des résultats intéressants et les législatives/présidentielles de 2012, traditionnellement très difficiles pour les partis non hexagonaux.
Côté personnel, après cette période chargée j’ai prévu une petite pause politique ; au programme, vacances, autres projets et nouvelles perspectives professionnelles.